Dans la nuit du vendredi 3 décembre au samedi 4 décembre dernier, Vapa a offert un Live inédit au public des Trans Musicales de Rennes, en clôture de la scène Greenroom au Parc Expo. Rencontre
Le rendez-vous avait été fixé deux semaines avant le début de la 43ème édition des Trans Musicales de Rennes (1er au 5 décembre), avec le producteur et compositeur français David Raimbaud aka Vapa « Vous n’Avez Pas d’Avis », auteur d’un premier EP Mental sorti en juin dernier, qui a bien voulu répondre à nos questions quelques heures avant d’offrir un set monumental au public de la scène Greenroom au Parc Expo. Une soirée ambiance club house où derrière ses platines, le producteur a embarqué le public dans l’univers viscéral de son projet six titres, taillé pour le dancefloor.
Si en production musicale, David se retrouve tout seul, sur scène il forme un duo avec sa comparse Perrine, qui l’a accompagné durant les 1h20 de live, et avec qui il collabore depuis deux ans déjà notamment au niveau de la réalisation de tous les visuels du spectacle. C’est d’ailleurs en compagnie de cette dernière qu’on le retrouve en backstage pour cette interview deux en un.
La genèse de ton projet Vapa ?
Vapa : Le projet a démarré il y a 3 – 4 ans. J’étais guitariste dans plusieurs groupes de rock à la base, et puis j’ai découvert un peu la musique électronique grâce notamment à mes nombreux voyages. Une fois que j’ai mis le nez dedans je n’ai pas pu m’arrêter. J’ai sorti quelques morceaux avec des passages de voix de vieux films ou de vieux interviews, une façon d’avoir de petits messages comme dans la musique. C’est parti ainsi et puis l’équipe s’est agrandi autour de moi.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer en solo ?
Vapa : J’avais pas mal de désillusions avec les groupes de rock dans lesquels j’étais. Le format groupe c’est toujours bien de le faire avec des gens qui sont motivés comme toi. Le fait de faire de la musique tout seul, ça ne dépend que de toi finalement, je trouve ça cool. Ça a pu avancer vite comme j’avais envie, j’ai pu créer d’autres choses, c’était libérateur du côté artistique.
En juin dernier tu sortais ton premier EP Mental
Vapa : Le premier EP en juin dernier, en parallèle on a travaillé le live. Ça fait deux ans que je travaille avec Perrine sur le live, pour commencer à présenter ça aux gens. Il y a eu la sortie de l’EP, le premier concert et aujourd’hui les Trans Musicales.
Si je comprends bien vous travaillez en duo sur le projet, alors que c’est présenter comme un solo ?
Perrine : En production musicales, david il est tout seul et moi j’interviens pour le live. J’ai réalisée quelques clips déjà, mais à la base je suis graphiste, je me suis lancé dans le vigging pour donner un cachet au spectacle, c’est pourquoi ça que maintenant nous sommes tous les deux sur scène, il y a un répondant son image. Je réalise tous les visuels du spectacle.
Ça fait combien de temps que vous travaillez ensemble ?
Vapa : Je crois que ça fait bien deux ans…
Perrine : Oui deux ans, ça s’est mis en place petit à petit et puis ça a évolué. Aujourd’hui on a atteint l’objectif de base, donc on est content.
Tu résides actuellement entre Cologne et Angers. Est-ce que la techno allemande a eu une influence dans ta façon de travailler ?
Vapa : J’ai passé 4 ans là-bas, c’était la découverte du milieu électro, l’Allemagne c’est le berceau de cette musique là. Cologne c’est vraiment une grosse ville de musique, mais aussi de techno avec de gros clubs un peu partout. J’ai fait des collaborations avec des artistes allemands, des producteurs d’electro, j’ai appris énormément de choses. Je pense que dans ma musique ça se ressent un peu qu’il y a des rythmes de tech House qui reviennent de temps en temps. J’ai été bercé dedans pendant 4 ans, ce sera toujours un peu en moi et dans ce que je compose.
Dans ton dernier single « Viscéral », tu célèbres le fait de danser, de se lâcher…
Vapa : Oui, l’idée c’est que la musique est faite pour ça. C’est aussi en lien avec le clip, on était une grande bande d’ami(e), on a fait ça ensemble, on a fêté un peu le morceau de cette façon là.
Et pourquoi le choix de la voix du philosophe Edgar Morin qu’on entend au niveau du refrain ?
Vapa : Comme je le disais plus haut, la première phrase c’est toujours avec de vieux passages de voix, d’interviews, donc j’ai fait une collection assez imposante de vieux trucs inspirants qui me donnent des thèmes pour mes morceaux et celui-là, ça faisait un moment que je voulais le caler et ça s’est fait assez naturellement sur « Viscéral ».
Au niveau du clip qui met en scène un danseur, c’est toi qui l’a imaginé ?
Vapa : C’est plus le réalisateur (Vladimir Chevalier) qui a mis sa patte dessus, c’est assez rare que je pense à des clips quand je compose des morceaux. Je laisse cela à Perrine, c’est elle qui travaille sur les clips, qui apporte toutes les idées de storytelling, de couleurs… et comment elle est influencée par la musique qu’elle entend. Je ne suis pas le genre de mecs qui porte des images sur la musique que je réalise.
Comment tu as accueilli ta programmation à cette édition des Trans Musicales ?
Vapa : C’était une nouvelle de fou, on a beaucoup travaillé pour être prêt pour ce genre d’événements et là ça a pu se faire. On l’a appris il y a un mois et demi, c’était une grosse surprise, on était hyper satisfait.
C’est ton premier gros festival depuis la sortie de l’EP ?
Vapa : On a fait des concerts et pas mal de festivals, mais pas aussi gros que les Trans Musicales en tout cas.
Qu’est-ce que tu as préparé pour ce live inédit ? C’est une création spéciale ?
Vapa : On a préparé un nouveau show d’une heure vingt, avec de nouveaux morceaux et de nouveaux visuels. C’est la présentation de notre nouveau live, c’est la première fois qu’on le joue.
Perrine : De mon côté la scénographie est adaptée, j’utilise les écrans de la Geenroom alors que habituellement on utilise nos propres écrans.
Qu’est-ce qu’une scène comme les Trans Musicales t’apporte dans ton parcours ?
Vapa : On verra ça dans les prochains jours, mais on espère peut-être attirer les tourneurs autour du projet. On verra à la fin comment ça se passe.
Comment tu as traversé cette crise qui a chamboulé le secteur de la musique ?
Vapa : C’est vrai qu’on a commencé à travailler ensemble sur le live il y a deux ans, c’était le début de la pandémie, nous on était pas prêt à de toute façon pour tourner, on s’est un peu servi de ça pour avancer.
Perrine : Le premier concert qu’on a fait après le confinement tout le monde était masqué, assis avec distanciation, c’était un concert un peu particulier avec un côté frustrant. Mais je pense qu’on a quand même bon espoir de faire vivre le projet.
Et après l’EP Mental, c’est quoi la suite ?
Vapa : On ne sait pas trop quand, ce qui est sur c’est qu’il y aura un remix de l’EP Mental qui sortira au premier trimestre 2022, avec de beaux noms de l’électro en France. Après on verra si on fait un EP, un album, de nouveaux clips, … on verra
Et au niveau de ton lien avec le public, il se retrouve dans ton univers ?
Vapa : Je pense que oui, c’est aussi ça qui a permis de légitimer le projet, c’est pour ça que les Trans Musicales se sont intéressés à nous.
Plus d’infos
Mental, le premier EP de Vapa est disponible sur toutes les plateformes.