Un mois après la sortie de leur premier album Sirocco, le duo french pop Toukan Toukän a accepté de se livrer autour de ce projet électro pop parfait pour se défouler dans une joie communicative.

Entre solitude, introspection, et ennuie, on pensait que le confinement serait un calvaire insurmontable pour beaucoup, mais les joies de ce dernier nous ont permis d’aller à la découverte des groupes qu’on n’a pas pour habitude d’apercevoir en « haut de l’affiche ». A l’image du groupe Toukan Toukan composé de Laure Berneau et Étienne Faguet, que nous avons découvert à travers une live session intimiste donnée depuis leur jardin pendant le 2e confinement et qui a enchanté pas mal d’âmes en détresse durant cette période.

Lauréat du Fair 2019, le duo Toukan Toukän à la joie communicative, nous convie le temps d’un disque, à sortir de notre routine et à profiter de la liberté que nous offre la vie. Un premier projet électro pop dix titres à l’ambiance estivale, qui donne envie de se laisser entraîner vers d’autres horizons. Les pistes du bien nommé Sirocco alternent entre français et anglais, tout en dégageant cette énergie positive et vivifiante qui les caractérise. Et c’est Étienne, la moitié du duo qui nous en parle le mieux.

C’est notamment grâce aux joies du confinement qu’on est tombé sur vous à travers votre live intimiste dans votre jardin qui a attiré pas mal de monde. Le résultat vous a un peu surpris ?

Étienne Faguet : On a un très bon souvenir de ce live pour le média SOFAR. On l’a produit nous même en plein confinement avec nos amis le “collectif le Réseau” aux caméras. La mairie de la ville nous a prêté leur scène. Sur place, les gens nous regardaient depuis leur jardin car on était confiné. C’était incroyable de pouvoir se retrouver et de jouer un concert à ce moment-là.

Avant cela, il était question d’un « Merveilleux voyage » entamé début 2020, mais qui n’a pas pu aller jusqu’à son terme à cause de certaines turbulences…

L’arrivée du covid a coupé l’herbe sous le pied de pas mal de projets et c’est vrai que ça a été frustrant pour nous de se dire que la sortie de l’EP s’arrêtait là. Mais tel le phénix le toukan renaît de ses cendres 🙂

Laure & Étienne forment le duo Toukan Toukän

Derrière Toukan Toukän se cache Laure et Étienne, comment s’est déroulée votre rencontre ?

C’est une longue histoire d’amitié, on se connait depuis longtemps et on a participé à pas mal de projets musicaux avant que le duo ne s’impose à nous. Pour les détails de notre première rencontre je pense que c’était une annonce du genre “ groupe pop cherche chanteur/chanteuse” à laquelle Laure a répondu.

D’où vient le nom de Toukan Toukän que vous avez choisi comme nom de groupe ? Et pourquoi un tel choix ?

Ça vient de l’oiseau exotique avec un grand bec appelé le Toucan. Il y en a un qui s’est posé sur la fenêtre de la salle de répétition et il nous a dit “Salut les Toukans”. On trouvait que ça sonnait bien alors on l’a gardé pour notre nom de groupe.

Vous avez pris le contrôle de nos playlists avec votre premier album Sirocco, qui est la réponse parfaite à l’hiver très rude qui nous attend. C’était l’un des objectifs fixés au début de ce projet ? Nous faire mieux supporter l’hiver ?

Nous espérions accompagner le public dans son quotidien avec cet album ça c’est sûr 🙂 donc oui on est content d’être dans leurs playlists. On espère que comme pour nous ils auront envie de lâcher prise sur les tracas de la vie et essayeront de se concentrer sur le positif. Beaucoup de chansons de l’album partent d’un sentiment plutôt négatif (enfermement, dépression, maladie etc) et on s’en est servi pour aller mieux. C’est assez thérapeutique la musique chez nous. Donc avec un peu de chance on va emmener les gens dans la joie de l’hiver, en mode cocooning en famille à se réjouir des choses simples.

« Deux êtres à part » pourrait être votre histoire, celle qui vous lie, mais à y prêter plus attention, ça parait plutôt comme une déclaration d’amour et d’amitié d’une tierce personne à deux êtres essentiels de sa vie. Véridique ?

On aime bien prêter des histoires au duo, mais en vérité c’est un titre écrit par Laure pour sa moitié. Après nos âmes sœurs ne sont pas forcément nos amours, donc on peut y voir aussi une forte relation amicale, fraternelle ou sororale. Chacun peut y voir ce qu’il veut et c’est tout l’intérêt de la musique, une fois qu’elle s’envole, chacun l’attrape à sa manière.

Rien n’est vraiment meilleur que la vie comme vous l’affirmez dans ce projet ? On passe vraiment à côté de l’essentiel de nos jours ?

Il faudrait déjà définir l’essentiel ! Dernièrement on a vu que ce n’était pas simple et qu’on l’oubliait vite dans le tourbillon de la vie. Parfois il nous semble important de s’arrêter et de respirer un bon coup. Qu’est ce qui nous porte ? Qu’est ce qui nous anime ? Pourquoi on fait ça déjà ? Et repartir sur la base, celle qui nous fait du bien.

Il n’y a pas de parti pris entre le français et l’anglais ? Vous jouez un peu avec les deux. C’est plus facile de se cacher derrière une langue étrangère pour aborder les sujets personnels ?

Dans notre cas le français a aidé à développer des textes plus personnels, et la sonorité de l’anglais nous parle dans sa musicalité, on n’a pas envie de choisir.

Quand on entend « Sirocco », ça nous fait tout de suite penser à des saveurs estivales, le soleil, la plage et un bon cocktail vitaminé… C’est l’ambiance d’enfermement du confinement qui nous (vous ?) a donné envie de prendre le large avec ce projet ?

Oui il y a de cela, mais c’est plus largement deux – trois années qui ont été mises dans cet album. C’est ce que raconte le premier titre de l’album (qui porte le nom de l’album Sirocco) : quand tout va mal on s’imagine notre petite île sans soucis, le Sirocco y est un vent chaud, le ciel est sans nuage. On a besoin de ces projections pour accepter les mauvaises passes et croire car dans le lâcher-prise il y a la résilience.

Au niveau de la conception des titres, comment arrivez- vous à vous partager les tâches sans crêpage de chignon ?

On est complémentaire, on s’alterne et on s’attache à ce que l’un et l’autre soit fier.e du titre. Mais il faudrait être un robot sans passion pour qu’il n’y ait jamais de désaccord ^^

Vos influences se rejoignent dans votre travail en commun ou est-ce que les influences de l’un prennent le pas sur celles de l’autre ?

Ahah, les deux, on partage les mêmes références et pourtant on écoute des choses très différentes parfois. Mais quand on partage nos découvertes, ça n’arrive quasiment jamais que l’un aime un titre que l’autre n’aime pas ensuite. C’est la clef du duo : être attentif à la sensibilité de l’autre et trouver un beau terrain d’entente.

Votre tandem pop est actif depuis 2018, ce qui fait 4ans, ça vous rassure un peu quand on sait que les histoires d’amour durent généralement 3 ans …

Notre histoire musicale dure depuis plus de 10 ans, on est plutôt un couple divorcé qui est resté proche à ce stade.

Est-ce qu’ après plusieurs années en tandem, il ne vous arrive pas de penser à une aventure solo ? Est-ce que ça vous arrive d’aborder facilement le sujet ?

On a toujours cumulé l’existence de Toukan Toukan avec nos envies musicales personnelles et d’autres projets. Cette multiplicité nous nourrit et on est convaincu que chaque projet apporte au suivant. Vous pouvez aller jeter une oreille du côté de TIGRE BLEU (Laure en solo) ou encore GRANDE (Etienne bosse en tant que technicien son avec le groupe).