Cet automne, j’ai vu un opera pulifonica, E Supplicante, à la salle des Musicatreize à Marseille.
L’ouvrage est basé sur la pièce d’Eschyle, les Suppliantes, adaptée en langue corse par Serge Lipszyc, et mise en musique par Jérôme Casalonga.
Il raconte l’exil de femmes qui quittent l’Afrique (l’Egypte) pour venir en Europe (la Grèce). Elles fuient les viols, les mariages forcés. C’est une histoire à la fois ancienne et moderne, à une époque où ukrainiennes, syriennes, filles de l’Afrique subsaharienne, fuient la violence.
La forme musicale semble sans âge et pourtant elle est totalement contemporaine. Musique nouvelle, thème actuel, texte réécrit.
On a parfois l’impression que la musique nouvelle, pour les jeunes, se résume à ce qui passe à la télévision, à des rappeurs récitant leur texte sur des boucles électroniques, avec une sono à fond les manettes dans des stades géants. Mais, en particulier dans le midi où j’habite, de plus en plus de jeunes artistes se tournent vers des formes simples, nécessitant un équipement minimal, quelques spots lumineux, quelques instruments, percussion, guitare ou bandonéon. Ils jouent des textes de poètes actuels, comme Serge Bec (1933-2021) ou Bernard Manciet (1923-2005). Ils se produisent en plein air, dans des églises, des marchés, des petits théâtres, partout où l’acoustique permet d’éviter une sonorisation lourde.

Le printemps et l’été approche. Cherchez autour de vous, vous trouverez sans doute un concert gratuit ou presque où vous pourrez
Pour en savoir plus
Quelques exemples de CD de ces musiques acoustiques nouvelles : Amada de Renat Sette, Li a-ti Rène de nouvè de CorDlus, Vent’Alentour de Tan que li siam. Ils ne sont pas trouvables facilement et sont distribués à l’entrée des concerts.