Avec des têtes d’affiche comme Aya Nakamura, Phoenix, Angèle ou encore Hamza, la 4e édition du Vyv festival qui s’est tenue au parc de la Combe à la Serpent à Dijon du 9 au 11 juin dernier a tenue ses promesses. Retour sur cet événement qui s’étalait pour la première fois sur 3 jours.

« Les beaux jours solidaires »… s’il fallait trouver une formule pour résumer les 3 jours qu’on vient de passer à Dijon à l’occasion de la 4e édition du VYV festival qui s’est achevée ce dimanche 11 juin, on opterait volontiers pour la devise VYV. D’ailleurs on ne peut y échapper, elle se dresse fièrement sur le fronton des scènes et un peu partout sur le site où l’occasion s’y prête. Pour la première fois, le festival se tenait sur trois jours au parc de la Combe à Serpent à Dijon, où quelque 26.000 festivaliers s’étaient donnés rendez-vous durant ce long week-end de fête les 9, 10 et 11 juin derniers. Fidèle à ses valeurs de solidarité et d’inclusion, le festival a proposé une 4e édition riche en découvertes grâce notamment à une programmation éclectique, où têtes d’affiches ne faisaient qu’un avec les artistes émergents ou ceux de la scène locale, dans un mélange de genres que seules les occasions comme celle-ci permettent.

Vive le VYV

Parmi les stars originaires du coin, on retrouve au premier rang le maître de l’electro Vitalic qui a enflammé les festivaliers en clôture de la première soirée du vendredi 9 juin sur la scène de la Combe, malgré l’averse qui a précédé. Plus tôt en début de soirée quand nous sommes arrivés sur le site du festival, c’est le rappeur belge Roméo Elvis, le frère de l’autre, qui était chargé de lancer les festivités de cette édition 2023, sur cette même scène avant de céder la place à une ambiance feel good proposé par Polo & Pan qui célébrait ce soir là leur 10e anniversaire.

Tandis que du côté de la scène de l’observatoire, le claviériste et producteur bordelais Marc Mezerg a livré l’un des meilleurs lives de cette édition. Son set a fait l’unanimité auprès d’un public très réceptif qui ne s’est pas fait prier pour enchaîner les pogos.

Une jeunesse festive

Les jeunes ont pris d’assaut le parc samedi après-midi où il était difficile de se frayer un chemin. Il faut dire que la journée affichait complète depuis quelques semaines grâce notamment à des têtes d’affiches de jour comme Angèle, Hamza ou Disiz.

Parlons justement de Disiz qui a encore fait l’unanimité comme à son habitude depuis le début de sa saison des festivals au Printemps de Bourges en avril dernier. Exit la scène en forme d’escalier pour un décor plus épuré entouré de ses musiciens pour défendre son « Amour » de nouvel album sorti en mars 2022. Un projet un brin personnel dans lequel il ne souhaite que du « Sublime » au « Beaugarçonne » qu’il est devenu aujourd’hui, plus apaisé que durant sa période « Jpète les poids » et prêt à aller à la « rencontre » de « l’amour ». Oui « c’est le love magueule », et ça se lit sur le visage de cette jeunesse mi dorée et mi bourrée, qui se donne à fond, malgré quelques couacs techniques au départ.

Disiz au VYV festival le 10.06.22

Autre scène mais à peu près la même ambiance… Après Roméo Elvis en ouverture du festival la veille, c’est à son confrère le rappeur belge Hamza que revenait la tâche de clôturer cette 2e journée. Venu défendre son dernier album Sincèrement, l’un des opus rap les plus écoutés du moment, il n’aura pas trop de mal à faire chanter et pogoter son public, puisqu’on les entendait depuis la station pour les navettes.

De Versailles à Dijon …

De Versailles à Dijon, il y a une longue route que le groupe Phœnix n’a pas hésité à emprunter pour donner ce qu’on qualifiera de meilleur concert de cette édition, et on pèse nos mots. On avait assisté à la première de ce même show l’année dernière au festival ArtRock (Saint-Brieuc), où ils jouaient en exclusivité française le premier soir. Autant dire qu’on le connaissait, mais l’ambiance ce samedi 10 juin était plus entraînante que lors de la première en 2022. La foule était déjà en effervescence quelques minutes avant le début de leur prestation.

Dès l’entrée des Versaillais sur scène sous la houlette de Thomas Mars, le public s’est tout de suite mis dans une mouvance qui ne l’a plus quitté, grâce notamment au « Lasso » d’ouverture. « Nous avons 11 albums à résumer en 1h20, donc on va éviter de trop parler » préviens d’emblée Thomas Mars, avant d’enchaîner entre nouveauté comme le titre éponyme de leur dernier opus « Alpha Zulu » ou encore « Winter solstice ». Pour les anciens tubes, la bande convoquera « If I Ever Feel Better », extrait de leur album United de 2000 avant qu’arrive enfin le tube « 1901 », extrait de l’album Wolfgang Amadeus Phœnix de 2009. Un titre que le public reprendra en chœur de bout en bout et qui sonne la fin de cette prestation survoltée.

Le groupe Phœnix au VYV festival le 10.06.23

Et quand on croit que c’est fini, bah il y en a encore. C’est l’instant Thomas Mars. Ce petit plaisir qu’il s’offre à la fin de chaque concert, lorsque la foule le porte tel un seul homme au milieu de la fosse et qu’il roule sur leurs mains jusqu’à atteindre la scène, où le reste du groupe l’accueil au rythme de leurs instruments tonitruants. Standing ovation nourrie de la foule qui accompagne la sortie du groupe pendant que son nom s’inscrit en grand sur l’écran et aux couleurs de l’arc-en-ciel.

Les « Reines » du VYV

Dans un festival, il y a toujours des locomotives susceptibles de drainer un large public, et Angèle en fait partie. On va pas se mentir, elle est en partie responsable de la journée sold out du samedi. Ils étaient nombreux à « balancer leur quoi » dans la fosse pleine à craquer ce soir là. Un public intergénérationnel très friand des histoires un peu puériles de la star de la pop belge. Mais dommage, ses tableaux sur scène étaient sans doute très beaux, mais au fond on n’apercevait rien. Il manquait juste un écran géant pour permettre à toute cette foule massée devant grande la scène, de vivre le spectacle en grand.

Angèle sur la grande du VYV le samedi 10 juin 2023.

Une heure plus tôt, on était un peu déçus de n’être arrivés que 10 minutes avant la fin du concert de la jeune scandinave Aurora. Une véritable bulle d’énergie sur scène, cheveux blond platine sur un visage qui transpire la douceur en adéquation avec sa voix. C’est peut-être l’une des raisons qui a poussé Disney à lui confier la B.O de la Reine des Neiges 2. Pourquoi bouder son plaisir quand vous avez devant vous une voix qui vous transporte vers les contrés lointaines, pour ne pas dire au-delà. Alors on se laisse bercer au rythme de « Running with the Wolves », le titre éponyme du EP sorti en 2015 et dans lequel on retrouve le hit « Runaway ».

Aurora au VYV festival le 10.06.23

Premier festival de la saison pour Aya Nakamura qui vient de triompher à Bercy avec ses trois shows à guichets fermés, dont celui du dimanche où elle avait fait fureur en invitant tour à tour Damso sur Degaine » et SDM sur « Daddy ». Mais ce soir, le public ne vient pas forcément pour l’artiste qui est sur scène, elle en a conscience. En festival on a le public qu’on mérite, ce qui est différent avec un concert en salle où les gens se déplacent pour l’artiste à l’affiche.. L’honneur revient à « l’artiste de l’année » à la première cérémonie Les Flammes, de clôturer cette 4e édition du VYV festival le dimanche 11 juin, après trois jours de fête au Parc de la Combe à la Serpent.

Le public s’impatiente devant la grande scène où Aya ne devait plus tarder.

Une responsabilité que l’auteure de « Haut niveau » a relevé haut la main devant plus de « 40% » du public présent sur le site ce soir là, là même où certains craignaient qu’elle ne joue devant une fosse vide. Mais c’était sans compter sur l’influence & l’aura de la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, n’en déplaise à une certaine Nicoletta.

C’était notre premier VYV festival, mais certainement pas le dernier. Le public dijonnais sait recevoir et mettre l’ambiance quand il le faut. En alliant fête et sensibilisation notamment sur les questions écologiques et sexuelles, le VYV a réussi son édition 2023, de quoi lui donner espoir pour les prochaines éditions.