Le chanteur de 27 ans se veut plus solaire dans A tous les bâtards, son 2ème album introspectif aux pistes trés autobiographiques

À tous les bâtards, le 2ème album tant attendu d’Eddy de Pretto, est enfin disponible depuis ce 26 mars, trois ans après la sortie de son premier opus Cure, écoulé à plus de 300.000 exemplaires et nommé quatre fois aux Victoires de la Musique. Le rappeur originaire de Créteil dans le Val de Marne, n’a rien perdu de son phrasé et de ses textes crus, qu’il met au profit de ce nouveau projet à la fois fédérateur et inclusif. Passé l’effet de « la fête de trop », il est temps pour le chanteur de nous dresser son autoportrait, le tout dans une ambiance mélancolique.

Attachant autant d’importance à la forme qu’au fond de ce nouveau projet aux titres très autobiographiques, Eddy opère ici une réappropriation d’un terme à la connotation négative (bâtard), pour s’affirmer un peu plus et rendre hommage à tout ceux qui comme lui un jour, se sont sentis exclus de la société dans laquelle ils évoluaient. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort, il les invite à transformer leurs blessures en force afin d’avancer dans la vie, comme il a pu le faire en inversant la tendance, lui que tout le mon trouvait « bizarre » à l’époque. Une bizarrerie qu’il exploite de façon positive dans ses titres.

Aux Freaks, aux étranges, aux bizarres…

Avant la sortie de ce nouvel opus, le Kid du rap français a dévoilé un podcast en quatre parties dont chacune s’articule autour d’une étape cruciale de sa création. Entre anecdotes et extraits musicaux, le chanteur nous invite à découvrir son processus créatif. Pas moins de quinze titres forment l’ossature de cette ode aux gens d’à côté, dont la pochette est un portait de réalisé par un fan. « Depuis la sortie de Cure, on m’envoie régulièrement des fan arts qui me touchent, me dérangent, me font rire. Dans celui-ci j’ai été étonné de me trouver si bizarre dans le regard de quelqu’un d’aussi bienveillant. C’est sa vision de moi que j’ai voulu mettre en avant. »

Dans À tous les bâtards, Eddy se raconte sans faire abstraction de ce qui l’entoure. De ces débuts à paris « Bateaux-Mouches » quand il n’était encore personne, il se voyait déjà en haut de l’affiche, lui le petit bâtard bizarre. Il est le mieux placé pour parler de ces « Freaks » qui dérangent, comme il l’a fait sur le plateau de Quotidien, le soir de la sortie de l’album. L’heure de « la fronde » a sonné, il est temps pour les perdants de gagner. Il se met également à « Nu » dans une allusion à peine voilée à sa vie privée « Je suis à nu, à vu, sans même plus une armure qui m’aille, prêt à prendre toutes tes balles. À nu, à vu, regarde ».

Même si le contre commercial de son enfance a perdu le soleil sur son enseigne « Créteil Soleil », lui n’a rien perdu de son attitude d’éternel ado. Comme s’il s’agissait d’un ultime adieu, dans « tout vivre » qui clôture le disque, il nous prévient au passage de faire des écoutes par avance, car il n’arrivera peut-être pas à réaliser de 3ème album, lui qui vient de remettre son cœur en vente.

Mais nous on ne perd pas espoir, comme le souligne si bien sa « Rose Tati » dans le message qu’elle lui laisse sur sa messagerie, si on n’a pas de nouvelles de lui plus tard, ça veut dire que tout va bien. Mais on en espère tout de même que la tournée des Zéniths ne sera pas entravée par la crise sanitaire, surtout le passage au Zenith de Pairs le 28 octobre prochain, où nous irons l’acclamer tel des bâtards tout excités.

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A Tous Les Bâtards, le nouvel album d’Eddy de Pretto est disponible sur toutes les plateformes.

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